Tu vas aimer être freelance

 

Johann Ouaki, auteur du livre « Tu vas aimer être freelance » publié chez Dunod, a accepté de répondre aux questions qui émergent à la lecture de son ouvrage.
Johann Ouaki propose 33 règles d’or pour tenter l’aventure freelance…
« FREELANCING. INTRAPRENEURIAT. AGILITÉ.
CORPORATE HACKING. TÉLÉTRAVAIL. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE. SPRINT.
COWORKING. COLIVING. BIG DATA… » ?

Sommes-nous tous en mesure de nous lancer en freelance mais surtout quelles techniques Johann Ouaki conseille-t-il pour faire aboutir nos projets de manière pérenne ?
Fort de son expérience en mutation du travail, Johann Ouaki est également le fondateur de SOTØ (SOLO TOGETHER).

Travailler en freelance, seul, mais pas en solitaire…

 

Noé On The Road (NOTR):
Bonjour Johann, pouvez-vous nous résumer brièvement votre parcours universitaire ?
Johann Ouaki (JO):
Après un DEUG d’économie et une Maîtrise de Gestion, j’ai décidé de poursuivre mes études par un MASTER de Communication Marketing à l’Université Paris Dauphine, ce qui m’a notamment permis de commencer ma carrière dans la publicité, chez Publicis Conseil.

(NOTR) : En 2008 après un licenciement vous vous lancez dans l’aventure « free-lance ». Pourquoi avez-vous choisi cette voie au lieu de taper à la porte d’une nouvelle entreprise ?
(JO) : Lorsque j’ai quitté mon entreprise, j’ai commencé par chercher un emploi mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas le bon moment. Nous étions au tout début de la crise financière, et beaucoup d’entreprises avaient décidé de geler les recrutements. Je rencontrais cependant des personnes qui disaient mettre mon CV de côté pour me rappeler le jour où une opportunité se présenterait. Ces entreprises qui me recevaient avaient évidemment des besoins et leur proposer des contrats de prestation de services me permettait alors de travailler avec elles sans engagement. Ce qui finalement convenait à tout le monde.

(NOTR) : Ce choix a-t-il été difficile à accepter pour votre entourage ? Comment « revoir » sa « définition du travail et de la réussite » ?
(JO) : J’avais 26 ans lorsque je me suis lancé en solo, et si l’idée paraissait maligne au départ, beaucoup de personnes ne comprenaient pas que je ne cherche plus de travail en parallèle. Comme si cette situation était censée être temporaire mais ne pouvait réellement faire avancer mon parcours. On imagine souvent qu’il n’est pas possible de faire carrière en dehors de l’entreprise lorsqu’on fait ce qu’on appelle une « profession intellectuelle ». On imaginait à l’époque que la seule voie possible était celle de la grande entreprise au sein de laquelle on gravit les échelons jusqu’à… jusqu’à quoi d’ailleurs, je ne sais pas !

(NOTR) : « 600 nouveaux indépendants par jour » et « moins de 25% des autoentrepreneurs lancés il y a 5 ans toujours en activité ». Etre free-lance c’est une route particulièrement semée d’embûches ?
(JO) : On peut évidemment rencontrer pas mal d’embûches quand on est indépendant que ce soit au niveau administratif, au niveau des relances clients ou de la gestion de son quotidien, mais je n’ai jamais cru que le salariat soit une voie simple non plus. Sur 600 salariés qui entrent dans une entreprise, combien sont toujours en poste dans la même entreprise 5 ans plus tard ? Je ne sais pas mais ce serait intéressant de comparer 🙂

(NOTR) : Peut-on être freelance à tout âge, du moment que l’on a un projet bien défini et une envie de réussir ?
(JO) : J’en suis convaincu ! D’ailleurs chez SOTØ (www.soto.works) nous voyons beaucoup de profils que je n’avais pas anticipé… Des jeunes diplômés qui décident de commencer leur carrière sans passer par la case entreprise, par exemple ! De la même façon, le freelancing séduit aussi les « seniors » qui préfèrent la liberté de l’indépendance plutôt que la création d’entreprise traditionnelle ou la quête parfois compliquée d’un CDI passée la cinquantaine.

(NOTR) : Quelle définition du travail vous correspond le mieux à l’heure actuelle :
-un mélange de plaisir, de rêves et de voyages?
-un mélange d’ambitions solides et de créativité?
(JO) : Je dirais un mélange d’ambition, de plaisir et de créativité 🙂

(NOTR) : Parlez-nous de l’aventure SOTØ.
(JO) : SOTØ, c’est une aventure incroyable avec de surcroît une superbe mise en abyme : notre travail, c’est le travail ! Nous nous intéressons aux mutations du monde travail et nous créons des outils et des solutions pour les faciliter. Les indépendants font évidemment partie de cette révolution du travail, mais la réinvention des parcours professionnels, le télé-travail, le coworking ou encore la libération des entreprises sont des sujets sur lesquels nous travaillons aussi beaucoup.

(NOTR) : Quels sont les différents types de « noeuds » pour améliorer sa clientèle?
(JO) : C’est une question très difficile, car cela dépend de beaucoup de facteurs : la qualité de son réseau, son activité… C’est d’ailleurs pour cette raison que nous proposons des modules d’accompagnement pour les indépendants qui souhaitent trouver les bons noeuds pour développer leur activité. Un bon noeud, c’est tout simplement une personne qui vous apporte un flux de clients réguliers avec l’idée que lorsqu’on est indépendant, le flux de clients est bien plus important que le nombre de clients, in fine.

(NOTR) : Tout n’est qu’affaire de séduction et d’intuition ?
Il ne faut donc pas craindre de négocier ou de demander à être payé pour le travail réalisé ?
(JO) : On oublie souvent cette règle élémentaire qui dit qu’effectivement tout est une affaire de séduction. De la même façon qu’un restaurant plein a toujours l’air meilleur qu’un restaurant vide, une entreprise a plus envie de travailler avec un indépendant occupé qu’un indépendant qui n’a pas de client… C’est quand on est pris qu’on est sexy !
Pour ce qui est de négocier ou demander à être payé pour le travail réalisé, je trouve dingue le nombre de problèmes qu’on nous remonte à ce sujet. Beaucoup d’entreprises profite de leur situation pour ne pas payer ou payer très tardivement les prestations des freelances. C’est d’ailleurs une des motivations qui nous a poussé à lancer le label des entreprises « Independent friendly ». Son objectif est de valoriser les entreprises qui acceptent les règles du jeu et se montrent loyales et efficaces avec leurs collaborateurs indépendants.

(NOTR) : « Essayer vite plutôt que réfléchir trop longtemps », c’est gagner en stratégie de communication et en visibilité ?
(JO) : Il est souvent plus rassurant de maîtriser l’ensemble d’un processus avant de l’essayer. Ce qui, dans le monde actuel et avec la vitesse d’évolution des pratiques, devient presque impossible. L’idée n’est évidemment pas de se lancer sans réfléchir, mais plutôt d’essayer et de corriger en fonction des enseignements tirés. C’est ce qu’on appelle en anglais le « test and learn ». En communication, c’est une très bonne façon de trouver les messages et les canaux les plus efficaces.

(NOTR) : Gérer son « portefeuille client » avec « respect », « ponctualité », « vigilance » et tarification adaptée, en fonction de l’évolution des « pratiques utilisées », c’est la réussite assurée ?
(JO) : Malheureusement non, ce serait trop simple.
La réussite, j’en suis convaincu, tient beaucoup au fait de s’entourer des bonnes personnes, même quand on est indépendant. Surtout quand on est indépendant ! C’est d’ailleurs la règle N°28 du livre : « Entoure-toi des bonnes personnes ». La réussite, c’est évidemment avoir suffisamment de clients pour s’assurer des revenus réguliers, mais c’est aussi continuer à apprendre et à avancer et donc être au contact de projets et de personnes qui le permettent.

(NOTR) : Un dernier conseil pour « être entrepreneur de sa vie »?
(JO) : Ne pas avoir peur d’écouter ses envies et ne pas automatiquement suivre les chemins tous tracés.

(NOTR) Merci à vous !

@Noé On The Road

Johann Ouaki, « Tu vas aimer être freelance », 240 pages, Dunod, 16E90

Pour tout savoir sur SOTØ : www.soto.works

Pour commander le livre :

https://www.soto.works/tuvasaimeretrefreelance
 https://www.dunod.com/entreprise-economie/tu-vas-aimer-etre-freelance-33-regles-d-or-pour-reussir-en-solo

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